232 Le bilan d'octobre
lundi 29 octobre 2007 • 18:34 (CET)
Wahou, ça fait longtemps que je n'ai rien écrit. C'est qu'il s'en est passé, des choses, en octobre. Si, si. Et avant toute chose, je suis tombé dans une routine entre les cours, les balades, les soirées dans la cuisine…
Il faut quand même que je vous parle un peu de la cuisine. Dans mon Studentenwohnheim, il y a deux ailes, une grande et une petite. Chaque aile a une cuisine. Et j'habite au sixième étage de la petite aile, avec Mitbewohner, et il y a dix autres personnes en tout, de nationalités diverses (polonaise, roumaine, allemande, espagnole, iranienne, et même un couple d'Américains). Nenya et Brian sont pour leur part au cinquième en dessous. Nous avons donc de la chance car nous sommes peu nombreux à partager cette cuisine. Nous avons même nos petites habitudes, nos horaires en somme, et il arrive fréquemment que nous organisions des apéros ou ce genre de chose. C'est une sacrée vie sociale, à laquelle s'ajoute le Heimbar qui se tient au rez-de-chaussée tous les lundis.
À côté de ça, il y a l'école, et Facebook. Parce que oui, j'ai fini par être contraint de m'inscrire sur Facebook : toute la vie sociale de l'école passe par là et déjà que je ne suis pas le plus doué socialement parlant, je ne dois surtout pas me couper de ces opportunités. Du coup, je passe aussi pas mal de temps dans les réglages à essayer de tout cloisonner. Parano quand tu nous tiens !
Et l'école côté cours, où il faut s'accrocher pour suivre. Pas à cause de la langue, parce qu'on s'habitue vite, mais parce que le format des cours n'a rien à voir avec ce à quoi je suis habitué. Ils sont beaucoup plus interactifs, et surtout le point de vue des professeurs est parfois totalement différent de ce que prône l'Éducation nationale ici. Ambiance garantie auprès de mes collègues représentant la France (nous sommes trois) lorsque le prof d'histoire nous explique que tout ce qu'on a pu nous raconter sur « notre sacro-sainte » révolution française n'est que du vent et que de toute façon ça n'a aucun intérêt et qu'il vaudrait même mieux qu'on l'oublie pour la suite.
Et dans le reste du monde durant ce mois fort chargé, on a perdu « notre » coupe du monde, que les Sud-africains ont remporté. Le Stade Français a repris sa série de victoires à domicile en rebattant Clermont. Sébastien Grosjean a gagné son premier titre depuis cinq ans à Lyon. J'ai appris à dire bonjour en russe (un mot barbare qui s'écrit « здравствуйте » et dont la prononciation ressemble à « zdravstvouïtyè »), à me présenter (« Мэня зовут / menya zovut Clem ! ») ainsi qu'à demander où trouver un taxi (« Где такси / gdyè taksyi ? »). La France a été paralysée par une grève. J'ai appris que l'économie se résumait à calculer combien de verres de whisky sont nécessaires pour être le plus heureux possible, mais à côté de ça, je ne sais toujours pas dans quel sens évoluent les courbes. Luce a fait du Vélib. Ma lycéenne de sœur s'est mise à la philo. Mon amie Sara s'est acheté une maison (mais sans fantôme, c'est toujours mieux). Le temps a reculé d'une heure et maintenant il fait nuit à quatre heures de l'après-midi. Natty m'a tiré la langue au moins huit fois sur Facebook. Mitbewohner a été malade toute une semaine (le pauvre). J'ai oublié quatre fois de suite d'acheter du sucre. Freyja a déménagé d'Islande en Italie et se trouve maintenant au sud de moi. Luigi a attrapé au moins mille deux-cents pièces d'or. Nicolas Sarkozy s'est officiellement fait plaquer. Et la saison de ski alpin a officiellement commencé ici en Autriche à Sölden avant-hier, et si j'ai bien compris, on n'a pas fini d'en bouffer.
Ça en fait des choses !