310 De l'A380 au métro de New York
vendredi 28 mai 2010 • 04:30 (CEST)
Comme l'an dernier, l'histoire commence à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, mais avec un A380 cette fois. Celui du vol AF 006 d'Air France à destination de New York-JFK, pour être plus précis.
L'A380 est vraiment une grosse bêbête, impressionnante depuis la salle d'attente du terminal 2E. Pourtant, à l'intérieur, la seule différence que j'ai observé avec les avions habituels d'Air France (les A319 que je prenais pour aller à ou revenir de Vienne et les B777 de l'an dernier) étant l'espace entre le siège le plus proche du hublot et la paroi, légèrement plus important dans l'A380. Sinon, toujours aussi peu de place pour les jambes, ce qui est fort dommage. Par contre la première classe... c'est autre chose. On dirait qu'elle est constituée de canapé-lits qui ont une forme de jacuzzi.
Bref, autre différence : si l'A380 a eu une accélération poussive au moment de prendre son envol, le décollage et l'atterrissage ont été très doux, presque... imperceptibles.
Sauf, évidemment, pour ce petit incident à l'arrivée : alors que nous allions nous poser, l'autorisation d'atterrir nous a été refusée à cause d'un avion qui occupait toujours la piste, nous obligeant à remettre les gaz et à repartir pour un tour.
Sinon, rien de bien excitant à signaler concernant ce voyage, si ce n'est que nous sommes passés à travers la grève des contrôleurs aériens qui avait lieu ce jour là (mais a principalement affecté Orly) ; seulement 1 heure de retard au démarrage et comme le vol n'a duré que 6h50 au lieu des 8h30 prévues, nous sommes arrivés quasiment à l'heure. Sans ça, j'aime vraiment l'ambiance des avions ; les gens se parlent, échangent des anecdotes, etc... contrairement au train, dans lequel tout le monde met un point d'honneur à s'ignorer !
Bon d'accord, le train c'est quand même moins d'emmerdement, entre l'enregistrement, l'embarquement, la sécurité, et le trajet entre centre-ville et aéroport...
Mais bref, une fois débarqué à JFK et crevant la dalle pour parler cru, et une fois l'immigration passée (comme dans du beurre avec seulement 15 min d'attente cette fois, ouf !), un petit tour au mcdo local (ils sont forts à mcdo, y'en a toujours un à portée de main quand on a faim) puis l'étape suivante : le train, direction Manhattan.
L'Airtrain – c'est le petit train automatique qui relie entre eux tous les terminaux de l'aéroport, ainsi que quelques stations de correspondance avec le métro – n'est pas sans rappeler le CDGVal (ou OrlyVal d'ailleurs), si ce n'est que c'est la première fois que je prenais un train pour lequel il faut payer et valider son ticket... à la sortie. Ce qui, en y réfléchissant, a du sens, puisque la correspondance entre les terminaux est gratuite. Un mot du prix : 5 dollars pour l'Airtrain + 2,25 dollars pour un ticket de métro, c'est quand même globalement beaucoup moins cher que de faire CDG-Gare du Nord par le RER.
Une fois à Howard Beach, et les portillons passés (évidemment le ticket ne se met pas dans le même sens à la sortie de l'Airtrain qu'à l'entrée du métro), direction le métro, la ligne A en l'occurrence, et il suffisait de suivre les panneaux et de ne pas rater la bonne station.
Un petit mot, quand même, sur le métro. Vu de loin, il paraît assez confus : des lignes qui semblent fusionner et se séparer au gré de l'humeur, certaines dont le numéro est dans un carré ou dans un losange ou dans un rond, etc... Il faut en fait savoir que les différentes couleurs correspondent aux anciens réseaux ; c'est d'ailleurs pour cette raison que les lignes du métro de New York sont très mal interconnectées. Les numéros des lignes quant-à eux correspondent à un service, ce service pouvant être local ou express. Par exemple, les lignes 1, 2 et 3 font partie du même ancien réseau (le rouge) ; la ligne 1 correspond au service local et les lignes 2 et 3 au service express. C'est à dire que la première marque tous les arrêts du tronc commun aux trois lignes, et les deux autres ne marquent que les principaux. Une fois les lignes séparées, les lignes express redeviennent locales. Pour arranger les choses, le caractère express ou local peut changer le week-end ou en soirée ; aux heures de pointes certaines lignes sont prolongées ou raccourcies, d'autres ne s'arrêtent pas sur le même quai en journée ou la nuit... En outre, comme les rues ici sont à rallonge, il est tout à fait possible que deux stations sur deux lignes différentes aient le même nom mais soient à plusieurs kilomètres l'une de l'autre (par exemple, d'ouest en est, la station 110 St de la ligne 1 est située à trois blocs de la station 110 St des lignes B et C, elle même située à dix blocs de la station 110 St des lignes 2 et 3, elle-même située encore à dix blocs de la station 110 St de la ligne 6. Même chose pour les stations 125 St).
Si on ajoute que les escaliers d'accès ne donnent parfois accès qu'à une direction et pas à l'autre, que certaines lignes (en « losange ») ne fonctionnent que dans un sens lors de la pointe du matin et dans l'autre lors de la pointe du soir, que les directions indiquées ne sont pas celles du terminus de la ligne mais de façon plus générale uptown ou downtown ou encore midtown... on a vraiment intérêt à savoir où on est si on ne veut pas se perdre...sachant que downtown n'est pas la même direction si on est à Brooklyn ou à Manhattan !
Ceci dit, le fléchage est quand même assez bien fait et il suffit d'avoir un plan assez clair qui montre bien les différentes lignes et leurs arrêts, surveiller éventuellement les noms des stations au passage, et tout se passe bien.
Bref, me revoici dans mon A-train à filer à travers la banlieue. J'ai tout d'abord eu l'impression de traverser la banlieue nord avec des pavillons d'une part et quelques cités d'autre part, puis la banlieue est avec des maisons ouvrières entassées à la suite les unes des autres, puis on est passé en souterrain. J'ai aussi noté une absence quasi-totale de mixité sociale dans ce coin.
On reproche souvent à Paris son métro sale, moche, sombre, délabré (de moins en moins avec le programme de rénovation des stations), bref assez lugubre dans son ensemble. Mais ce n'est rien, rien du tout à côté du métro de New York. Les deux tiers des stations sont épouvantables et l'idée de s'y retrouver seul la nuit n'est guère attrayante. Et puis les rames sont bruyantes ! (rajout ultérieur : imaginez dans une station quand un express passe dans chaque sens, et qu'un local arrive ou part dans chaque sens – de quoi devenir sourd !)
Bref, une fois arrivé sans trop d'encombre à destination, il a encore fallu porter ma valise de 16 kg dans des escaliers particulièrement étroits (impossible de passer à deux personnes avec cette fichue valise), et puis j'ai découvert qu'ici pour sortir il faut passer par... les portillons d'entrée (si si). Ce qui ne doit pas être pratique quand beaucoup de monde essaie d'entrer et que d'autres essaient de sortir en même temps.
Je n'avais pas posé mes valises depuis 5 minutes que le tonnerre s'est déchaîné et que des trombes d'eau se sont mises à tomber... ouf, ce fut juste !
Pour la soirée, rien de bien vilain, la journée aura quand même fait 30 heures au total et l'avion ça fatigue... un peu de surf sur internet, un petit tour du quartier pour repérer les lieux, et au dodo !