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293 De San Antonio aux collines du Texas

dimanche 14 juin 2009 • 08:52 (CEST)

Le soleil se lève sur San Antonio et nous promet une nouvelle journée de grande chaleur. Pas un nuage à l'horizon, et déjà une atmosphère étouffante alors qu'on n'a même pas encore pris le petit déjeuner. Mais après tout, pas le temps de traîner, il y a de la route à faire et des choses à voir !

On sort donc et on se rend au monument historique le plus célèbre du Texas : l'Alamo, (souvent désigné, en français, sous le nom "Fort Alamo"), haut lieu de l'indépendance Texane (il s'agit en fait d'une défaite en mars 1836 des Texans mais qui fait partie de leur victoire finale à San Jacinto en mars de la même année). Evidemment, le patriotisme va bon train, et on ne saurait leur en tenir rigueur, étant donné le contexte. L'établissement de la République Texane, en 1836 et jusqu'en 1848 - date à laquelle la République rejoint les Etats-Unis - a laissé des traces dans l'histoire de l'Etat, de son nom officiel (Republic of Texas) au fait qu'il s'agit du seul Etat américain qui a le droit de faire flotter son drapeau au même niveau que celui des Etats-Unis - les autres doivent le faire flotter en dessous ou plus bas que la bannière étoilée.

L'Alamo est sans conteste le plus ancien bâtiment de la ville et probablement l'un des plus anciens du pays, construit en 1724 pour la mission espagnole San Antonio de Valeros. Après la fin de la mission, il fut sous domination mexicaine (après l'indépendance du Mexique en 1821). Le Texas, lui, jugé insuffisament peuplé, fut associé au territoire voisin pour former l'Etat fédéré de Coahuila y Tejas, et le gouvernement mexicain lança des incitatives envers les Américains pour peupler la région... à tel point que ceux-ci voulurent prendre leur indépendance (je résume, mais en gros...), notamment en raison des poussées centralistes en provenance de Mexico. En effet, en 1835, une nouvelle constitution centralise les pouvoirs et enlève beaucoup de leurs prérogatives aux États fédérés.

La République Texane ne sera jamais reconnue par le Mexique, ce qui déclenchera d'ailleurs la guerre américano-mexicaine en 1845 lorsque le Congrès américain vote l'annexion du Texas.
Quant à l'Alamo, il ne reste aujourd'hui plus que quelques bâtiments entourés par de petits immeubles et beaucoup de plaques et de tableaux commémoratifs notamment en l'honneur de ses Commandeurs, William Travis, Davy Crockett et James Bowie.

Ensuite, après ces longs moments d'histoire et alors que la chaleur devient presqu'insupportable (il faut noter que la file d'attente pour entrer dans l'Alamo, très courte à notre arrivée, s'étale maintenant tout le long du bloc), direction la rivière. Cette rivière fait une sorte de boucle en centre-ville, le long de laquelle elle est bordée de promenades, de petits restaurants et de végétation, le tout surplombé de petits ponts pittoresques. Nous voilà donc parti sur un bateau (pas tout à fait mouche mais presque) pour une petite croisière et quelques jolies photos.

Après être repartis au centre commercial Riverside pour déjeuner (il faut encore noter que la file d'attente, inexistante à notre arrivée, prenait maintenant toute la longueur prévue sur le quai... on a vraiment été chanceux ce jour là !) , il est temps de penser à partir pour notre prochaine destination, la région collineuse simplement appelée Hill Country, en plein centre du Texas.

Nous voici donc partis sur la route 16 vers le nord, avec un petit arrêt glace (dans un endroit appelé Dairy Queen's, littéralement « la reine des prairies »), histoire d'éviter les autoroutes qui sont longues et ennuyeuses. Les petites routes sont beaucoup plus pittoresques.

Et en effet, on passe dans des petites villes comme on en voit dans certains films, comme Bandera par exemple, avec sa mairie pittoresque et sa route principale bordée de commerces avec ces panneaux blancs sur lesquelles s'inscrivent des messages divers et variés, des promos sur les burgers aux félicitations pour le dernier né de la propriétaire.

Passent Kerrville puis Fredericksburg, où nous comptions camper, si seulement on pouvait trouver le camping... ah ben non, il n'y a rien du tout à l'adresse indiquée, et même Google Maps ne nous aide pas beaucoup (ça sert assez d'avoir un iPhone 3G avec soi, je vous avouerais !). Et naturellement, pas moyen de trouver un motel avec des chambres de libres. On finit par inverser notre programme et par se diriger vers Johnson City (la ville natale du président Lyndon Johnson, bien qu'apparemment cette ville ne soit pas nommée ainsi en son honneur) - tiens, il était là, le camping... trop tard maintenant ! - puis Austin (qui, elle, est nommée après Stephen Austin, considéré comme fondateur du Texas américain), la capitale du Texas, à 130 km de là. On visitera le Capitole au matin et non l'après midi en retournant à Houston, finalement.

Et juste pour être complet avant de terminer, il faut noter que les héros de la révolution texane ont leur nom un peu partout, donné à des lacs, des rues, des villes... On trouve ainsi William Travis (Lac Travis, comté Travis...), James Bonham, James Bowie, Davy Crockett, Stephen Austin mais aussi Sam Houston (vainqueur de la bataille de San Jacinto, la fameuse bataille lors de laquelle le Texas gagna son indépendance, deux fois président de la République du Texas, sénateur du Texas puis gouverneur du Texas).