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381 Le psychodrame du dernier métro

mardi 01 janvier 2013 • 03:00 (CET)

Il ne vous aura pas échappé qu'hier soir, c'était la fin du monde de 2012.

À Paris, nous avons un système infaillible pour préserver les usagers de la route des conducteurs potentiellement alcoolisés : le métro fonctionne toute la nuit. Et ce, gratuitement.

Enfin, c'est ce que le STIF prétend. En réalité, seules quelques lignes fonctionnent, et encore, toutes les stations ne sont pas desservies, après la fin du service normal vers 2:15 en fonction des endroits (le service se termine toujours plus tard en bout de ligne). En outre, les lignes de bus de nuit (Noctilien) sont remaniées et en particulier les « traversantes » et les deux « circulaires » ne circulent pas, pour éviter les problèmes liés à la circulation.

Ce maillage est relativement bien fait et suffit à la plupart des besoins, les grandes lignes de métro permettant de rejoindre les pôles Noctilien (Gare de l'Est, etc) sans trop d'encombre.

Pour ma part, j'avais choisi de passer la soirée normalement, avec Loïc. Enfin presque : notre habituelle soirée ciné/McDo/boire a été en partie amputée, parce que les McDo ferment vers 18 heures le 31 décembre. Ce détail mis à part (et encore, le McDo n'est pas systématique, heureusement), nous avons passé une soirée parfaitement normale.

Évidemment, en quittant notre bien aimé bar habituel, j'ai pris la direction du métro. Et comme souvent en pareil cas, j'ai pris le dernier métro de ma ligne, en service régulier.

Ce dernier métro de 2012 ­— bien qu'il fût déjà près de 2 heures passées en 2013, nous étions toujours dans le dernier service de 2012 — était pourtant très différent du dernier métro habituel d'une veille de fête. Pour commencer, il était plus rempli que le même métro en pleine pointe du matin, ce qui, s'agissant de la Ligne 7, n'est pas peu dire. Du coup, c'était la guerre à chaque arrêt pour fermer les portes, avec le fameux spectre de la panne de pression qui empêcherait de verrouiller les portes, qui sont pneumatiques, entraînant l'évacuation du train. Ça m'est déjà arrivé et c'est très désagréable (le train doit ensuite rouler pour recharger la pression).

Après quelques arrêts, le problème de « sardines » a pris une sacrée ampleur parce que plus personne ne descendait, mais toujours plus de monde voulait monter. Et sur le quai d'en face, des agents RATP devaient dire aux fêtards que le service était terminé pour eux ; bien content de ne pas avoir été à leur place en particulier quand les discussions commençaient à devenir animées.

À Gare de l'Est, grosse station de correspondance (notamment vers le réseau Noctilien pour la banlieue nord et le Transilien P qui, lui, fonctionnait plus ou moins toute la nuit), la foule sur le quai était gigantesque. On se serait cru un jour de grève.

Donc imaginez la scène : une rame blindée (avec des enfants en prime), des gens pas mal alcoolisés, un nombre juste énorme de gens qui attendaient pour tenter le dernier métro... Et là, c'est le drame : bagarre en queue de quai, dont l'objet était indistinct, mais qui fleurait bon... le gaz lacrymogène, rien que ça ! D'après ce que j'ai compris par la suite, la victime, prise a parti par 5 hommes sur le quai, a fini par paniquer, ce qui est je suppose tout à fait compréhensible. Le problème, c'est que les autres passagers qui ont voulu calmer le jeu s'y sont plutôt mal pris et paraissaient eux-mêmes assez excités.

Nous voilà donc avec une voiture entière qui essaie de mettre le nez aux fenêtres, et les esprits qui s'échauffent au passage (viennent s'ajouter tous les petits détails horripilants du genre les gens qui ne se lèvent pas des strapontins alors que la rame est bondée, ça n'aide pas, non plus). Ajoutons les gens trop alcoolisés que certains doivent gérer — éviter par exemple qu'ils ne soient malade en pleine rame, et tout ce petit monde qui piaille pour se faire entendre ; le tout sur fond de cris de désespoir du conducteur (merci de ne pas gêner la fermeture des portes !) et vous aurez une idée de ce que ça peut donner.

Je suis un habitué du dernier métro (enfin c'est à dire que je le prends assez souvent pour me considérer comme tel), mais c'est la première fois que je suis soulagé en arrivant à ma station.

C'est quand même un comble !